On s'est encore disputé. J'en suis épuisé.

Cela faisait 3 semaines que je ne faisais plus les tâches ménagères, lassé de les faire seul. Mais je ne suis vraiment pas fait pour laisser un appartement sale et en bordel, alors j'ai cédé et je me suis remis à faire la bobonne de service :

• Vider le lave-vaisselle et mettre dedans la vaisselle qui traînait dans l'évier et sur la table du salon depuis la veille au soir
• Enlever du placard, des paquets de biscuits et de bonbons vides
• Faire 2 machines de linge face aux 2 bacs de 50 litres qui débordent tellement que le linge sale s'entasse par-dessus
• Passer la serpillère dans la cuisine, le couloir et le salon où j'ai récupéré de gros morceaux d'amas de poussières
• Passer l'aspirateur dans les pièces
• Nettoyer le sol des toilettes où, depuis 2 semaines, étaient toujours par terre des tâches de sang après les règles de ma femme

En faisant tout cela, je n'arrêtais pas de penser à mon beau-père en train de courir partout dans sa maison, s'occupant de faire la vaisselle, de servir à table, de débarrasser, d'entendre ma belle-mère le rabaisser sans cesse en le critiquant avec un certain dédain. Et là, j'ai finis par être à bout. Je me suis habillé, j'ai dit encore une fois à ma femme que je n'étais pas fait pour vivre dans un appartement mal tenu, pas très propre, avec du linge sale qui déborde de partout. Elle m'a dit qu'elle en faisait beaucoup de son côté, et que faire des machines à laver de linge n'était pas grand chose car je ne repassais pas le linge, que je me contentais de le déposer, une fois sec, dans l'ancien lit de notre petit garçon. C'est vrai, je pourrais aussi repasser le linge, le plier et le ranger, aller faire les courses à pieds, pendant que ma femme continue ses fatiguantes journées :

• Tous les matins, elle se lève vers 7h ou 7h30 pour préparer le fiston pour l'école. Très souvent, elle me demande ensuite de l'y conduire sans s'occuper de savoir si je suis moi-même fatigué. Ensuite, elle part se recoucher.
• Vers midi, voire même 14h, elle se lève et prépare son petit-déjeuner. Ensuite, si cela est nécessaire, prévoir 45 minutes d'inutilisation de la salle de bains pendant qu'elle y prend sa douche
• Puis, elle se recouche par faire une sieste jusqu'à 16h
• A 16h, elle se lève pour aller chercher le fiston à l'école.
• Vers 17h, elle rentre et donne quelques petites choses à manger au fiston avant de repartir se promener avec lui.
• Elle rentre vers 20h ou 20h30. Eventuellement, elle donne une douche au petit qui prendra 1/2 heure.
• Elle prépare le repas : des plats à mettre au micro-ondes, à réchauffer ou des pâtes.
• On dîne vers 21h ou 21h15. Le petit également alors qu'à 4 ans, je pense qu'il devrait être couché à cette heure-là. Elle allume la télé, ne me demande pas ce que je veux voir et impose le programme télé qui lui plaît.
• Vers 21h30 / 22h, je vais coucher le mouflet à moins qu'il ne hurle pour que ce soit sa mère.
• Elle revient ensuite devant la télé et y reste jusqu'à 23h ou un peu plus.
• Ensuite, elle lit ses mails et pars se coucher : quelques secondes après, ses ronflements me réveillent et c'est, depuis 8 ans, moi qui doit me lever pour changer de pièce afin d'espérer retrouver le sommeil.

Voilà les journées de ma femme depuis novembre 2010.

Auparavant, elle travaillait. Et oui, travailler est pour elle une véritable torture (ce sont ses propres mots). Elle avait trouvé un emploi à 5 minutes en voiture (moi, j'avais 3h de transport) et pouvait rentrer le midi... pour faire un petit somme. Moi, quand les coups de barre me tombaient dessus, je n'avais pas d'endroit où me reposer et, quand vraiment je n'en pouvais plus, je prenais une chambre d'hôtel à 160 euros, à côté de mon travail, où je m'allongeais pendant l'heure du déjeuner...

Ma femme m'a aussi dit hier qu'elle s'attendait à ne rien avoir pour la fête des mères. C'est vrai que je ne peux pas lui offrir une voiture de luxe, une superbe maison avec piscine et personnel à disposition pour les tâches ménagères. Et non, car je paie :

• Le loyer
• L'EDF
• Le téléphone
• La taxe d'habitation
• Les impôts sur le revenu chaque mois
• L'assurance habitation
• Les courses (150 euros en moyenne toutes les semaines)
• L'accès internet

et elle :

• 2 jours de cantine par semaine
• Son essence et son assurance auto
• Les vêtements du petit
• Quelques courses
• Ses séances de psy et d'hypnothérapeute

Encore une fois, je ne suis pas macho mais j'aimerai juste qu'on se partage les tâches pour avoir un lieu de vie agréable, qui sente bon et qui donne plaisir à y vivre. A moins, évidemment, que les affaires qui traînent, le linge sale qui s'entasse, le frigo qui s'encrasse, les résidus de nourriture qui collent sur la poubelle de la cuisine, les morceaux de nourriture qui sèchent sur le sol du salon, etc... ne constituent pas une gêne.